L’historique de la Société ariégeoise des Sciences, Lettres et Arts (dite SASLA en abréviation) nous emmène à considérer deux périodes :

  • L’une, de sa fondation en 1882 jusqu’à 1944.
  • L’autre de 1959, date de sa renaissance, jusqu’en 2002.


Sa création :

               En mars 1882, à l’initiative du Comité du Musée départemental, une circulaire est envoyée à des personnalités attachées au département de l’Ariège afin de regrouper les énergies pour encourager les travaux scientifiques et littéraires concernant les recherches liées à l’Ariège.

               Aussitôt, environ soixante personnes se déclarent prêtes à travailler ensemble.

               Le 11 avril de la même année, un groupe se réunit pour préparer des statuts qui seront adoptés le 21 avril 1882.

Un bureau est mis en place :

               Président d’honneur :      Garrigou (père), de Tarascon

               Président :                      Sans Ch., conseiller général de Daumazan

               Vice-présidents :              Alzieu, médecin (Axiat)

                                                     Duclos, vétérinaire départemental (Foix)

               Secrétaire général :          Pasquier, archiviste de l’Ariège (Foix)

               Secrétaires adjoints :        Grégoire, avocat (Foix)

                                                     Dresch, docteur-médecin (Foix)

               Trésorier :                        Prévot, capitaine en retraite (Foix)


Composition des membres à l’origine :

               90 membres sont alors recensés provenant de divers horizons :

  • 16 du monde politique, dont 1 député ; 1 sénateur ; 10 conseillers généraux
  • 21 du milieu enseignant
  • 6 ingénieurs ;
  • 9 fonctionnaires ;
  • 7 du monde du droit (notaires, avocats) ;
  • 1 militaire ;
  • 10 divers ou à la profession inconnue ;
  • 4 ecclésiastiques ;
  • 16 proviennent de la profession médicale.


N.B. :

Si l’article premier définit le but de la Société :

« Contribuer, par les efforts réunis de ses membres, au progrès des sciences, lettres et arts »,

le second nous situe le problème immédiat de l’époque :

« La Société a pour mission particulière d’enrichir les collections du Musée départemental et d’étudier toutes les questions qui se rattachent à cette œuvre ».

               Le Musée de l’Ariège sera, durant quelques décennies, une des préoccupations essentielles de la Société. Il est vrai que la famille Garrigou, par ses dons (objets et finances), est au cœur du sujet.  Son lieu d’implantation (de l’actuelle préfecture, en passant par une salle du lycée, pour se fixer, enfin, au château de Foix) fera l’objet de maintes démarches dans lesquelles la Société sera le fer de lance.


Les admissions :

               Durant près d’un siècle, être admis dans la Société Ariégeoise des Sciences, Lettres et Arts, est un privilège : n’est pas membres qui veut ! Les statuts mentionnent bien que l’on est admis « sur présentation de deux membres, au bulletin secret, à la majorité des membres présents à la séance qui suivra la présentation ».

               De fait, durant des décennies, ne seront membres de la Société que des personnes d’un milieu que l’on qualifierait, de nos jours, comme étant « favorisé » : notables, politiques, érudits, ecclésiastiques…

               Les publications, dans un bulletin créé aussitôt, en seront le reflet. Une section, dépendant de la Société, mais sans budget propre (celle des « Études du Couserans »), demandera que les sujets traités soient moins « érudits », « plus proches du peuple »…

C’est, donc, un « milieu social » particulier qui est à l’origine de la Société Ariégeoise et qui la fera vivre. Les « communications » sont réalisées par des archivistes de premier plan (Pasquier, Pélissier), des ecclésiastiques (Cau-Durban, Mgr Vidal, l’abbé Blazy…) etc… mais, aussi, par des passionnés qui prennent sur leur temps, les moyens d’apprendre et de transmettre…


Les sujets des « communications » :

Lors des séances réunissant les membres de la Société Ariégeoise, des débats s’improvisent dans lesquels on annonce que l’on travaille sur tel ou tel sujet ; on fait part de ses remarques ; on apporte des compléments d’information ; on informe l’assistance de publications intéressant l’Ariège…

Cependant, par leur stature, certains membres marquent de leurs empreintes les sujets à certaines périodes : ils sont le fruit autant d’une passion que de compétences incontestées.

Le fait que Pasquier F., Barière-Flavy, Cau-Durban, Vidal (et bien d’autres…) monopolisent les feuillets des bulletins successifs ne paraît pas surprenant… Chercheurs infatigables, au cœur des documents, ils nous ont fait partager leur savoir, leurs trouvailles, et ont enrichi la culture que l’on peut avoir sur notre département.

Trois sujets essentiels sont transmis par la voie des communications dans les bulletins :

  • l’Histoire :
  • l’Archéologie
  • la Littérature, en particulier, à travers le « Patois »


Les zones géographiques étudiées :

               L’origine des auteurs des « Communications » ou des ouvrages (livres, opuscules…) est étroitement liée aux sujets abordés. Remarquons l’abondance des articles qui portent sur le Couserans (autant sur son histoire, son archéologie que sur ses écrits « patois »). Ce fait est à l’image du nombre de ses membres affiliés à la Société. Elle est, aussi, le reflet d’un pays fier de ses origines et de son patrimoine. Dans le même secteur, le Séronnais n’est pas en reste…

Les affaires ecclésiastiques, au cours des siècles, apportent un éclairage particulier, autant sur les pouvoirs politiques que sur les us et coutumes des périodes étudiées : elles sont, pour la plupart, issues de prêtres érudits ou chercheurs, dont l’image emblématique reste Mgr Vidal.

Les recherches archéologiques pratiquées à la fin du XIXe et dans la première moitié du XXe siècle, et relatées dans les bulletins, nous laissent pantois : elles sont souvent les fondements d’un tourisme moderne. Il semblerait, de nos jours, que l’on n’a rien découvert de mieux…


Et la Seconde Guerre arriva…

La Société Ariégeoise des Sciences, Lettres et Arts, de 1882 à 1938, aura publié 18 volumes de communications, de bibliographies…

Elle aura connu des personnages hors du commun, qui resteront les piliers de la connaissance du patrimoine ariégeois : histoire, archéologie, littérature, art…

La guerre et la disparition de membres d’exception entraîneront une cessation d’activité officielle. Si les bulletins ne paraissent plus, ses anciens membres écriront des articles dans les journaux et quelques réunions sont relatées dans la presse.

La résurrection de la Société Ariégeoise :

A l’appel de M. Bernard Lemée (archiviste de l’Ariège de 1953 à 1963), la reconstitution de la Société se fait, en 1959, autour du duc de Lévis-Mirepoix (académicien) et de M. Odon de Saint-Blanquat (archiviste de la ville de Toulouse).

Les statuts (semblables à ceux précédemment formulés) sont repris. La Société des Études du Couserans reste affiliée à la Société par l’article XXIX : « Les membres de la Société s’intéressant plus spécialement au Couserans pourront se constitués en une section spéciale sous la dénomination « Société du Couserans ». L’article XXXII mentionne que cette dernière « n’a aucun budget propre et n’a, par conséquent, aucune existence distincte de la S.A.S.L.A. ».

           

La fin de la S.A.S.L.A.
Le dernier bulletin de la Société paraît au printemps 2000. Quelques conférences ont encore été données jusqu’en 2002… Depuis cette date, la S.A.S.L.A n’existe plus dans les faits. Elle est ensuite dissoute. Le fonds des bulletins (BSA) existant encore sera, alors, attribué à l’Association des Amis des Archives de l’Ariège qui venait d’être créée.

Voir, aussi, la composition des bureaux successifs de l’origine de la Société Ariégeoise des Sciences, Lettres et Arts jusqu’en 2002.